LA MÉTAPHORE CONTRE L’OPRESSION SALAZARISTE:
OS ÚLTIMOS DIAS DO FASCISMO PORTUGUÊS (1959) DE MARIA ARCHER
Résumé : n 1952-1953, la journaliste-romancière Maria Archer assiste à Lisbonne aux différents procès truqués intentés par l’Estado Novo au capitaine de réserve Henrique Galvão, devant une juridiction militaire, pour une prétendue conspiration contre le pouvoir. Plusieurs feuillets manuscrits des comptes rendus d’audience, que Maria Archer pensait publier, lui sont confisqués par la PIDE (Polícia Internacional e Defesa do Estado). Suite à cette exaction, la romancière décide de s’exiler au Brésil où elle éditera l’ouvrage consacré au procès sous le titre Os últimos dias do fascismo português (São Paulo, 1959). L’écriture de Maria Archer se caractérise par un emploi continu de métaphores filées parmi lesquelles l’auteur privilégie la métaphore théâtrale : le tribunal est pour elle une scène tragique où se joue un « drama de grande classe judiciária » auquel elle assiste depuis les coulisses. Dans la minutieuse description des audiences, le discours politique construit par Maria Archer à travers des commentaires lapidaires – comme en voix off –, s’articule comme celui d’une authentique femme de lettres engagée dans son combat contre la dictature salazariste. L’analyse approfondie de son style métaphorique permettra de mieux rendre compte de la résistance acharnée que Maria Archer opposa par ses écrits à un régime fasciste qui, s’appuyant sur sa police politique (PIDE), son Secrétariat de la Propagande Nationale (SPN) et sa Commission de Censure, déniait toute forme de liberté d’expression, fût-elle culturelle.
Mots-clefs: Oppression, procès militaire, Censure, résistance, métaphore
Abstract: During the years 1952-1953, the journalist-novelist Maria Archer attends in Lisboa to the different proceedings that the Estado Novo institutes against the retired captain Henrique Galvão in front of a military jurisdiction for a presume conspiracy against the power. Several manuscript leaves concerning reports of audience, that Maria Archer wanted to publish, are confiscated by the PIDE (International Police and Defence of the State). Following this exaction, the novelist decides to go in exile to Brazil where she publishes the work dedicated to the proceedings under the title Os últimos dias do fascismo português (São Paulo, 1959). The writing of Maria Archer is characterized by a continuous use of metaphors amongst which the authors privileges the theatrical metaphor: the Court is for her a tragic theater where is played “a drama de grande classe judiciária” to which she attends from the wings. In the meticulous description of the audiences, the political language built by Maria Archer, trough lapidary comments, is articulated like this of an authentic woman of letters engaged in a fight against the dictatorship. The deeply analyse of the metaphoric style will make able to account better for the desperate resistance that Maria Archer opposed by her writing to a fascist form of government who, leaning on its political police, its Secretary of National Propaganda (SPN) and its Commission of censorship, denied all forms of liberty of expression, even if cultural.
Keywords: Oppression, military proceedings, Censorship, resistance, metaphor
1 Maître de Conférences e diretora do Departamento de Português da Universidade de Nice Sophia-Antipolis (França). E-mail: manguito@unice.fr
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